Henry de Waroquier

Henry de Waroquier (1881-1970) naît à Paris le 8 janvier 1881 dans une famille établie rue Laffitte, quartier alors au cœur du marché de l'art parisien. Dès son enfance, il fréquente assidûment les galeries Durand-Ruel, Bing et Vollard, s'imprégnant très tôt de l'effervescence artistique de son époque. Cette proximité précoce avec les œuvres d'art forge sa sensibilité esthétique et oriente progressivement sa vocation artistique.

Sa formation se caractérise par une remarquable pluridisciplinarité. De longues études au Muséum national d'histoire naturelle lui permettent d'acquérir une expertise approfondie en minéralogie et en paléontologie, développant ce qu'il décrit lui-même comme "une grande tendresse pour le minéral". Parallèlement, il suit les cours d'architecture de Charles Genuys à l'École des arts décoratifs et bénéficie de l'enseignement de l'helléniste Louis Ménard, qui approfondit sa connaissance de la mythologie grecque. Cette formation éclectique nourrit durablement son approche artistique.

Rattaché à l'École de Paris, de Waroquier développe un langage plastique personnel qui synthèse ses multiples influences. Sa pratique artistique s'étend à la peinture, la sculpture, le dessin et la gravure, témoignant d'une maîtrise technique remarquable dans chaque discipline. Ses paysages gravés révèlent particulièrement son intérêt pour "la prise de possession du paysage par l'homme, constructeur d'édifices", reflétant l'influence de sa formation architecturale sur sa vision artistique.

Tout au long de sa carrière qui s'étend sur près de sept décennies, Henry de Waroquier s'impose comme une figure singulière de l'art français du XXe siècle. Sa double formation scientifique et artistique lui confère une approche unique de la création, marquée par une compréhension profonde des structures et des matériaux. Il s'éteint à Paris le 31 décembre 1970, laissant derrière lui une œuvre polymorphe qui témoigne de sa curiosité intellectuelle et de son excellence technique.