Jean-joseph-xavier Bidauld

Jean-Joseph-Xavier Bidauld (1758-1846) figure parmi les maîtres incontournables du paysage néoclassique français. Né à Carpentras le 10 avril 1758, fils de Jean-Baptiste Bidauld, horloger-bijoutier, il reçoit sa première formation artistique de son frère aîné Jean-Pierre-Xavier Bidauld (1745-1813), également peintre de paysages et de natures mortes. Il poursuit ensuite ses études à l'École des Beaux-Arts de Lyon, avant de rejoindre Paris en 1783 où il bénéficie des conseils précieux de Joseph Vernet.

Son apprentissage se nourrit de l'étude des maîtres hollandais du XVIIe siècle, notamment Nicolaes Berchem et Paulus Potter, sur les conseils du marchand Charles Antoine Dulac. Le voyage en Italie, de 1785 à 1790, s'avère déterminant pour son développement artistique. Il y découvre les chefs-d'œuvre de la Renaissance et trouve son style définitif, inspiré de Nicolas Poussin et Claude Lorrain. Dès 1791, il expose au Salon officiel et acquiert rapidement une réputation européenne.

Bidauld développe une technique minutieuse et parfaitement maîtrisée, créant des paysages idéalisés d'une précision quasi photographique. Ses compositions, souvent animées de personnages mythologiques, incarnent l'esthétique néoclassique du "locus amœnus" - ces paysages d'Arcadie où règnent ordre et beauté. Avec Pierre-Henri de Valenciennes, il compte parmi les premiers peintres de plein air, bien que ses œuvres demeurent idéalisées. En 1823, il devient le premier paysagiste élu à l'Académie des Beaux-Arts, consécration suprême de sa carrière.

Toutefois, l'évolution du goût vers le réalisme et l'émergence de l'École de Barbizon marginalisent progressivement son art. Incapable d'adapter son style aux nouvelles tendances, Bidauld voit sa cote décliner. Malgré l'admiration que lui témoigne Corot, il ne trouve plus d'acquéreurs pour ses toiles et meurt dans la pauvreté à Montmorency le 20 octobre 1846. Ses œuvres, conservées notamment au Louvre, témoignent d'un moment charnière de l'art français, entre classicisme et modernité naissante.